Clap de fin 

Normalement en ce moment je devrais être à Shanghai. Le destin en a décidé autrement.

Lundi soir dernier, mon cou a gonflé et est devenu douloureux.

Mardi j’étais à l’hôpital NTU à Taipei. J’y suis hospitalisé depuis.

Si les premiers jours ont été très difficiles, j’ai eu la chance d’être accompagné 24 heures sur 24 par mes amis qui se sont relayés, ont payés mes traitements, ont joué les interprètes, bref, ont tout fait pour que non seulement je guérisse mais que mon moral tienne bon.

J’ai envers eux une reconnaissance que je ne peux même pas exprimer.

L’hôpital de Taïwan est également d’une qualité exceptionnelle. Il y a bien sûr des différences avec la France mais je sais que le traitement que j’ai eu est le meilleur que j’aurai pu espérer.

Je vais maintenant beaucoup beaucoup mieux, même si ce n’est pas complètement fini. Mais au moins on me parle de date de sortie, dans sept jours minimum…

Quand j’étais au plus mal, je me suis dit que jamais je n’aurais envie de retourner en vacances comme je le fais en ce moment, qu’être malade ici était trop terrible.

Maintenant que je vais mieux et que j’ai pu prendre du recul, j’ai réalisé que c’est être gravement malade qui est nul, ça aurait été en France ça n’aurait pas changé grand chose. C’est la première fois de ma vie que je dors à l’hôpital donc je ne peux pas vraiment comparer.

Donc je sais que je reviendrai, je suis encore plus motivé qu’avant. Je suis même triste à l’idée de partir à vrai dire.

Mes vacances ne se finissent pas comme prévu certes, et je n’ai pas pu aller en Chine ce qui m’attriste au plus haut point. Néanmoins, sur les 44 jours qui viennent de s’écouler, j’ai vécu un nombre d’aventures, de rencontres et d’expériences extraordinaires que j’ai eu la chance de pouvoir partager avec vous en quasi temps réel.

Il y a une semaine je disais à qui voulait l’entendre que c’était une fois de plus mon meilleur voyage, que chaque voyage arrivait à surpasser le précédent. Vous pourriez croire que le dernier épisode en date m’a fait changer d’avis. Honnêtement ça a été l’expérience la plus pénible de ma vie, et de loin, mais ce que j’en ai tiré, appris, les réactions des gens autour de moi, un genre de karma qui a été super généreux avec moi, et bien tout cela fait que cette expérience pourrie a quand même une balance positive.

Du coup, ces vacances restent de loin les meilleures.

Quand vous partez seul, aussi longtemps, vous acceptez de vous mettre en dehors de votre zone de confort, c’est même le but. C’est une quête existentielle que j’invite tout le monde à mener.

C’est facile à dire quand tout se passe comme prévu. Ça devient plus pénible face à une catastrophe naturelle quand elle contrarie vos plans (comme un typhon par exemple). Et quand c’est un gros coup du sort qui vous conduit à l’hôpital, il faut l’assumer. Ça fait partie du voyage. Ce n’est pas ce qui était prévu, vous préférez niveau imprévu rencontrer un chanteur célèbre dans la rue ou vous retrouver seul sur une plage donc l’accès est inconnu du public, mais la vie n’est pas faite que de hauts. Et les bas sont là pour vous faire apprécier votre chance.

Alors pour ceux qui m’ont déjà demandé. Oui je reviendrai, je n’ai jamais été aussi motivé. J’ai tant de personnes à remercier. Tant de choses à voir encore.

Mais j’écouterai aussi plus mon corps. La fatigue ne doit surtout pas être ignorée. Elle doit être gérée, comme les blessures.

En tout cas je vais bien. Ça vous étonnera peut-être mais je suis heureux. J’ai hâte de quitter l’hôpital et de pouvoir reprendre une vie normale sans perfusions bien sûr,  mais j’ai fini ma quête, je me connais maintenant parfaitement.

Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.

Merci.

Et merci encore plus particulièrement à toutes les personnes à mes côtés en ce moment.

Olivier.